mercredi 31 mars 2010

Protecteurs encastrés , avantages , inconvénients .



Bonjour,

Vieux cordonnier mon expérience m'indique que si les les protecteurs encastrés sont très présents dans les conversations et dans les demandes des passionnés de chaussures, semble très prisés par les amateurs et les passionnés, c'est l'inverse à l'atelier ou il est de moins en moins demandé par le client lambda au bénéfice du protecteurs haricot en fer pour les bouts et les talons ou en plastique pour le bout de la chaussure, prévu par le fabricant uniquement pour les bouts des souliers, les virgule en acier sont réservées uniquement pour les talons avec la meilleure volonté il serait d'ailleurs impossible de faire autrement, tous ces derniers bien sur posés en applique, donc en relief.
http://tictac-cordonnier.blogspot.com/2009/08/protecteurs-encastres-encastres-en-en.html

A noter que les si les protecteurs dit haricot en acier, sont prévus pour être cloué aux deux extrémités du soulier, ceux en plastique sont fabriqués et prévus pour le bout uniquement. Cela n'empêche pas cependant des clients de les demander et de les exiger aux deux extrémités pour éviter les glissades et le bruit.

Avantages :
Indiscutablement une très grande solidité.

Inconvénients :
Le bruit, du talon et du bout, les glissades, particulièrement du talon à la marche et en descente, par rapport au bout en montée, les rampes et les escaliers. De part sa très grande solidité par opposition avec le bonbout en cuir, le report de d'usure du coin extérieur arrière pour une marche normale, au " coin intérieur du talon en queue de talon " à l'opposé du protecteur.
L'affaissement de la cambrure, du cambrion, avec déforme de la marche, et les inconvénients qu'on peut supposer, pour la colonne vertébrale. Les cambrions en bois, arrivent même a se fêler ou à se casser.
Il faut savoir que le bruit et même la glissade, qui pour certains sont des inconvénients, peuvent être pour d'autre un plaisir.
Ce matin encore, discutant avec un motard de la gendarmerie, ce dernier appréciait ce phénomène dans le cadre de sa profession . Quoi qu'il en soit tout cela est une affaire de goût, ce qui ne se discute jamais .
http://tictac-cordonnier.blogspot.fr/2012/06/ces-chaussures-qui-font-du-bruit.html

De part leurs tenues faites par des vis, si elles sont en acier le cuir à l'emplacement de la fixation va rouiller, mais même si ces fixations sont en laiton, le trou important fait par le passage endommage fortement la semelle d'usure. Les poses successives arrivent à complètement désagréger le bout de la semelle de la chaussure, d'autant plus que lors des changements, ( ces derniers étant faits puisque le protecteur est usé ) il n'y a pas que lui qui le soit, les têtes des vis aussi qu'elles soient cruciformes ou autres, empêchant un dévissage normal et c'est malheureusement souvent au tournevis en levier ou à la pince à l'angle du protecteur qu'ils sont arrachés avec tous les problèmes que l'on peut supposer par rapport aux vis
Nous avons à notre disposition, vis, pointes grosses et courtes comme les vis, mais striées ( pose à la parisienne ) pointe en en laiton, pour les exigeances différentes.



La repose de protecteurs haricots peut être est faite au même endroit par des semences sans dommage puisque le cuir se referme, alors que pour des encastrés, il faut boucher le trou par des chevilles de bois encollées et déplacer légèrement le fer .

Pour la bonne tenue du protecteur, les vis sont obligatoires, le fabricant ménageant les trous pour la fixation de diamètre important, des pointes, semences " nageraient " dans cet espace et ne parviendraient à tenir solidement le protecteur sans qu'il ne puisse bouger.
Pour la même bonne tenue il utiliser des pointes en laiton fendues striées reprenant l'apparence des vis spécialement vendues par nos fournisseurs.
 
Le protecteur  même dans le cas de pointes ordinaires lisses de gros diamètre, la longueur trop faible ne permettrait pas la rétention , seules des vis même courtes de par leurs formes coniques, leurs stries hélicoïdales , permettent cette fixation idéale .



Pour le néophyte , il est toujours difficile de se rendre compte d'un travail bien fait , surtout pour ces travaux assez spécifiques .
je vois tellement sous d'autres cieux d'appréciations de louanges, alors que le travail est mal fait, des critiques alors que le travail est parfait, seul des professionnels sont à même de juger de la qualité d'un bon travail, les concours les examens, sont quand même surveillés et examinés par des professionnels hautement qualifiés, souvent avec les plus hautes récompenses et distinctions, jamais d'amateurs , même si ces derniers peuvent avoir des connaissances, bien souvent que livresques

Pour les protecteurs encastrés, la couture du petit point ne doit pas être coupée malgré l'encastrement, ce qui n'est pas facile à réaliser, pas plus qu'il est facile d'apprécier une pose faite dans les règles de l'art pour un néophyte une fois le fer en recouvrement, qui masque tout le déroulement de l'opération. IL faut savoir que l'encastrement oblige à une découpe au tranchet, verticale et horizontale du moins en biais, que certains pour avoir une découpe d'encastrement parfaite accentuent la découpe pour le plus grand dommage de la semelle d'usure.
La pose de protecteurs encastrés au bout de la chaussure neuve est un travail difficile et long lorsque l'on désire qu'il soit fait parfaitement ce qui est une obligation pour tous travaux simples ou difficiles.
La prévision de la pose qu'elle soit d'origine ou de réparation lors d'un ressemelage est la seule possibilité pour un encastrement parfait, avec la couture du petit point.

La taille du " fer " doit être très adaptée en dimensions à la grandeur du bout de la chaussure, trop grand, les vis, celles en angle sont beaucoup plus proches du bord que celle du haut, seront vissées dans la trépointe et ressortent même parfois comme vous avez pu le voir sur certaines photos .
Trop petit cela a du mal à se concevoir, ou alors il faudrait au verrage à la finition, enlever et diminuer trépointe et semelle d'usure?

Enfin il faut qu'il soit posé parfaitement horizontalement par rapport au bout de la chaussure, aucune inclinaison intérieur ou extérieur.
A tout prendre, il vaut mieux une très légère inclinaison extérieure, plutôt qu' intérieure, l'éthique de la réparation ou du neuf dans la chaussure, s'en accorde mieux.


                                                           

La finition :
Le ponçage doit être parfait en lisse , la jonction doit être parfaite en jointage et en épaisseur, la déforme tient mal sur l'acier, même si la tenue n'est pas idéale dans le temps, un voile de teinture en bombe est parfait pour la meilleurs tenue, et pour l'esthétique idéal à la livraison .

Pour moi, cordonnier très favorable aux protections plutôt qu'aux réparations, si celle ci est la meilleure pour les bouts et les talons, même sans parler des autres, cet inconvénient de la tenue par des vis qui peuvent altérer semelle d'usure, tige, trépointe et goodyear m'est un véritable obstacle, je ne les utilisent jamais pour les miens ou pour moi même . Ma formation de cordonnier bottier au départ, faite que pour le cousu, a du mal à accepter les pointes et les vis dans les semelles d'usure des chaussures, pour moi c'est une une forme d'hérésie.

A noter que le nom exact est protecteur , mais le fer est devenu le langage courant des amateurs de souliers et de certains professionnels, ainsi constamment on me demande la pose de fers en plastique.


Je ne vais pas clore ce sujet sans parler des protecteurs encastrés en laiton, en effet beaucoup plus présent dans le temps, ils sont de nos jours beaucoup plus rares à trouver chez nos crépins.
Si l'industrie les présente sur quelques exceptionnelles fabrications, rares sont les cordonniers qui les peuvent les proposer encore à leurs clients.
Avantages / inconvénients de ce matériaux, pour moi par rapport à ceux en acier, ils ne présente que des avantages, de bruit moindre, de glissades, de rouille, cet inconvénient qui devient un avantage, j'en ai parlé plus haut, moins de solidité.


Amicalement,
Tictac le besogneux

samedi 20 mars 2010

Changement d'une fermeture à glissière sur un blouson de moto.


Ce matin à l'atelier un blouson de moto à réparer, il manque quelques mailles à la fermeture à glissière, les motards le savent bien, tous leurs accessoires souffrent énormément, il faut de la qualité dans tout, particulièrement pour les fermetures soumises aux intempéries, pour moi de l'entretien pour les conserver le plus longtemps possible est nécessaire.
Il y a deux grandes catégories de fermetures à glissière.
Les ouvrables ou séparables :
Pour tous les vêtements genres blousons et manteaux etc..., j'ai beau réfléchir je ne vois pas d'autres utilisations, si ce n'est exceptionnellement en ameublement. Avec un chariot, qui s'ouvre en descendant ou deux, un en descendant, l'autre en remontant. Je n'ai pas connaissance de la possibilité pour les professionnels de se réapprovisionner en réparation de fermeture à glissière de deux chariots

Les non séparables :
pour tout ce qui est bagagerie, sellerie, maroquinerie, les vêtements, jupes, culottes, etc... A un ou deux chariot comme pour les séparables, à la différence que dans ce cas ils se rencontrent pour la fermeture, alors que les ouvrables s'opposent à la fermeture.
Si il n'existe pas à la revente d'éclair non séparable à deux chariots, les problèmes ne se posent pas pour ceux comme nous qui fabriquent leurs fermeture éclairs eux même, cela nous permet d'avoir des longueurs de quelques cm ou de plusieurs mètres, et bien entendu au mm près.

Les chariots :
Ils sont de deux types, avec verrouillage à l'arrêt quel que soit son emplacement sur la glissière, lorsqu'une traction est faite sur la tirette pour la manoeuvre de la fermeture, sans que beaucoup de personne le sache, on soulève en tout premier une partie pointue, montée sur ressort, qui verrouille ou déverrouille le chariot, on se rend bien compte de l'utilité de ce procédé. Sans blocage, la tirette est simplement en tenue pour le fonctionnement du chariot, dans les cas souvent de bagagerie, sellerie, maroquinerie, ameublement, ou une fois la fermeture fermée, aucune action ou contrainte est demandée.

Et lorsque vous tirez en haut de chaque coté de l'éclair ou qu'une traction est faite, taille, mollet, etc... le chariot descend tout seul, c'est à éviter absolument et à faire attention pour les jupes et les braguettes, mais également sur les chaussures ( bottes, bottillons ) certaines fabrications de bas de gamme, économisent sur tout et présentent ces inconvénients. Nous sommes quelquefois obligé, sur des articles neufs, de changer les éclairs qui ne tiennent jamais fermées.

Les fermetures à glissières de réparation ont des mailles de largeurs et de matériaux différentes laiton ou alu, pour moi les plus solides sont en laiton, celle du blouson à changer était en alu, il est assez courant de voir des dents en alu arrachées, rarement celles en laiton.


La trame est de coloris, blanc, noir, marron etc... et matériaux différentes, coton, nylon etc... sa largeur va de pair avec celle des mailles.



Il faut découdre au tranchet la fermeture ou par tous autres outils de coupe nécessaires.





Le coté gauche avec le renfort de protection est toujours plus délicat à découdre et à remonter.
Les fermetures à glissière pour les blouson de moto sont montés de différentes manières, avec ou sans rabat d'un coté, apparente au milieu ou cousue cachée par les pans du blouson. posées droites ou en biais.




Toutes les parties décousues et séparées. Il faut impérativement enlever tous les anciens fils de couture.




Le renfort de protection est encollé puis remonté en premier.




Un accessoires que peu de professionnels peut être connaissent, il permet de coincer la fermeture et d'encoller la trame sans mettre de colle sur les mailles.



L'éclair est encollée.


Elle est positionnée.



Des pinces peuvent aider au maintient des endroits délicats.




Les doublures sont encollées également.




Toutes les parties sont positionnées de chaque coté. Il faut bien faire attention et prendre des repaires, sinon arrivé en haut, le cuir selon les parties se distendant différemment, plusieurs centimètres peuvent se retrouver en plus ou en moins.



Passage à la machine à coudre, il faut utiliser une très grosse aiguille, faire les bon réglages et choisir la bonne couleur de fil, dessus et navette.
Bien que ces machines soient prévues pour les gros travaux, elles " rechignent " souvent à certains passages, nous sommes obligé de de faire du point à point, à la main et à la manivelle, de lever le pied de biche à chaque point pour permettre son débattement et son avancée.
http://tictac-cordonnier.blogspot.com/2009/08/recoudre-dans-les-points-blacke-petits.html


On en lève au crêpe tous les restants de colle, pour permettre un bon fonctionnement de la glissière et la meilleure finition esthétique.



On tape au marteau les coutures avec précautions et amour.

Une vue du travail terminé.


Il ne reste plus que la livraison à la clientèle, en espérant sa satisfaction, notre unique meilleure récompense.

Très amicalement,
tictac


dimanche 7 mars 2010

En grande pompe " la naissance "

Une naissance est toujours un heureux évèment, souhaiton que le cercle des amateurs de chaussures s'aggrandisse, courageuse et belle initiative, souhaitons lui longue vie, sans les travers de celui qui l'a vu éclore.

http://engrandepompe.forumpersos.com/index.htm

vendredi 5 mars 2010

Avec quels fils coudre des gants

Bonsoir,

Petit sujet, mais vaste programme, je vais essayer de la faire " courte " mais un petit sujet plutôt qu'une réponse succincte et peu explicative en commentaire.

En premier avec quelle machine à coudre ? Savoir qu'il existe des machines spécifiques pour coudre les doigts des gants, selon les emplacements et les coutures à plat, nous accédons quand même a des réparations machines, mais parfois main.
Il faut totalement déconseillé avec une machine de couturière, même en essayant de mettre un fil plus gros, il ne faut pas céder à la tentation.
Je vois trop de travaux qui nous arrivent à l'atelier, la couturière, ayant essayé la réparation ou la transformation, avec pour résultat, une coupure ou déchirure irrémédiable, des travaux démontés, commencés, avec l'impossibilité de terminer. Je ne mets pas en cause les compétences, mais le cuir est une matière différente du tissus, l'inverse par contre est beaucoup plus facile pour nous, nous effectuons couramment des travaux de couturières, non pas pour leur " faucher " du travail, mais ils font tout simplement partie, d'une réparation sur du cuir.

Il faut savoir travailler, en préparation, en aminci, en encollage, pas avec n'importe quelles colles, jamais de cyanocrilates, qui durcissent et rendent pour quelque petits centimètres des grandes réalisations irrémédiablement perdues, toujours de la néoprène. Il faut ensuite un " parc de machines à coudre important, nous en avons à l'atelier six, deux petits points, blake, machine à tout faire, à coudre les tiges, de sellier bourrelier, de couturière, il m'en manque toujours une, tout dépend des secteurs d'activité.
Certaines pour parler argent, ne sont jamais rentabilisées, lorsqu'on connaît le prix d'achat, et le nombres de travaux effectués par semaine, cela laisse rêveur, je l'ai évoqué, pour parer aux investissements importants, que ne pouvaient supporter les petits ateliers, dans chaque ville, existaient des couseurs, en plus de leur travail, de " grosses " cordonneries, une journée par semaine, acceptaient par gentillesse pour une somme modique, permettaient aux plus petits, la possibilité de certaine réparations. C'est une pratique que nous faisons toujours, alors que nous nous faisons une concurrence " déloyale "

Donc avec une machine à coudre industrielle de cordonnier à tout faire, genre singer, texima,etc...

les fils sont différentes fabrications :
Faire attention au sens du tressage mais du bobinage aussi, les artisans n'en ont toujours pas conscience, les Crépins leurs épargnent ce soucis, selon les obligations de la machine, ils peuvent être,


En nylon incolore :
Permet dessus, navette de coudre tout ( il s'harmonise en coloris avec le support ) sans changer à chaque opération le fil pour sa couleur qui presque toujours est différente, tige, doublure, etc...cette particularité est merveilleuse, mais comme gros inconvénient, à l'arrêt de la couture se produit toujours une pointe qui pique, blesse, déchire collant et bas, les pêcheurs connaissent bien ce genre de fils.
Certains industriels cousent par facilité ou solidité avec ces nylon, nous sommes souvent obligés, à la demande expresse des clients, souvent les femmes, de découdre et recoudre, en entier, certaines bordures.

En bacra :
Mariage de nylon, et de coton, avec pour celui ci et les autres l'inconvénient de toujours changer pour les coloris différents dessus aiguille dessous navette, il faut demander aux cordonniers le travail fastidieux que cela représente de coudre chaque article aux bons coloris, avec ces foutues cannettes qui vous laissent toujours en plan, au mauvais moment. Certains " mauvais artisans, cousent en blanc, et passent à la déforme, en noir, marron, etc...travail, déplorable qu'il ne faut jamais faire, cela se voit toujours du plus mauvais effet esthétique.

En nylon tressé :
En général la grosseur va du 121 pour le plus fin et le 51 pour le plus gros, on peut bien évidemment changer de grosseur de fil et d'aiguille selon les travaux, la grosseur moyenne qui correspond à pratiquement tous les travaux est le 81, ils sont de marque GT, ONIX etc...

Avec ces fils nous faisons également des aiguillées, qui nous permettent de coudre les même articles, à la main, d'autres seront cousus au nylon, alène, aiguille, ou au ligneul, soies de porc ou métalliques.
Ils sont heureusement disponibles maintenant, dans un nombre important de coloris et de nuances.
J'espère avoir répondu à votre demande.

Très amicalement,
Tictac