jeudi 16 septembre 2010

Refaire les bords des manche d'un blouson en cuir.

Bonjour,

Ce matin à l'atelier un blouson de pilote d'aviation réglementaire à réparer.
La bordure des manches est très abîmée, le blouson dans sa généralité manque d'entretien, pourtant le client désire la réparation, un souvenir important certainement pour lui.
Mais très souvent  LA MIDIFICATION DE LA LONGEUR DES MANCHES






Plusieurs façons de faire pour la remise en état, un bord à cheval, ou une bordure... d'un côté ou de l'autre. vers l'extérieur comme dans cet exemple, ou vers l'intérieur, le travail est le même seule l'esthétique change.
C'est le client qui avec nos explications et nos conseils, choisit. Bordure collées sur l'intérieur sur la fleur pour celle ci, sur la chair pour les manches.


Une vue des dégâts.

une manche est bien plus abîmée que l'autre.

On choisit dans le stock de peausseries celle qui convient le mieux, en couleur, épaisseur, souplesse, etc...



La pièce est tracée aux dimensions désirées.

Coupée aux ciseaux.

Amincie parfaitement aux endroits désirés.

Le parage terminé.

On trace à l'emplacement des dégâts.

Dans ce genres de travaux, comme pour toutes pièces collée en appliques, à la craie.

L'emplacement de l'encollage est préparé au tranchet, en aminci et en grattage avec la pointe.

Les deux supports sont ensuite encollés.


La pièce est posée assez rapidement de façon à pouvoir la faire glisser pour son bon emplacement. L'endroit du retour est tracé au stylo argent, il est encollé puis retourné.

Après le temps de séchage nécessaire, le tout est marteler avec tendresse et gentillesse.

Pour faire les bordures proprement dites des manches, deux bandes sont tracées au stylo argent, on aura soin au préalable de bien définir les dimensions en largeur et surtout longueur.

Elles sont découpées aux ciseaux.

Pour la bonne fin des travaux, un côté est aminci sur la fleur.

Les deux parties sont encollées, et positionnées toujours à l'aide de mes merveilleuses petites pinces. Fleur pour la bordure et chair pour les manches.

Le retour sera en diamètre bien mesurer pour un aminci de l'autre côté sur la largeur, pour une jonction parfaite, ce moment n'est pas toujours facile.
http://tictac-cordonnier.blogspot.com/2012/02/parer-refendre-amincir-biseauter-les.html


Passage obligatoire à la machine à coudre.



Les bordures sont ensuite retournées et tirées vers l'extérieur.


Retournées parfaitement sur le bord de la manche.


Maintenues dans la bonnes position avec les pinces.


L'emplacement de la couture est tracé au stylo argent.


Cousues à nouveau à la machine à coudre.


Les deux manches sont cousues.



Elle sont arasées au tranchet, c'est la tension sur la peausserie qui vient couper cette dernière sur le fil du tranchet, au tranchant rasoir.



Martelées avec les mêmes précautions.



Une vue de l'intérieur de la manche, avec la bordure cousue en retourné.



Les deux manches sont finies, un peu de crème et le tour est joué.



Une vue du travail terminé.



Ne reste plus que la livraison.



avec la satisfaction du client, nous l'espérons, c'est notre principale satisfaction.
Très amicalement,
Tictac

dimanche 5 septembre 2010

La trépointe

Bonjour,

Cette bande de cuir de 2 à 3 mm d'épaisseur, de 12 à 16 mm de largeur, qui fait le tour de la chaussure, de queue de talon à queue de talon en présentation normale, qui fait tout le tour de la chaussure dans sa fantaisie en cousu baraquette, est fixée de différentes manières.
J'en parle ici :
http://tictac-cordonnier.blogspot.com/2010/04/le-cousu-baraquette.html



Elle doit être solide mais également souple pour ne pas rigidifier, du moins le moins possible le montage. Sa tenue est faite par la couture goodyear d'un côté sur la trépointe, de l'autre côté, dans le mur de la première de montage.

Ce mur est pratiqué en artisanat :
par cette incision faite au tranchet dans la première de montage,

En PAP :
Par un mur rapporté entoilé, collé, collé/cousu.
J'en parle ici :
http://tictac-cordonnier.blogspot.com/2009/10/bailly-derby-noirs-bouts-lisses.html



Elle peut être cousue selon les procédés de montage :

" Norvégien " :
A deux fils point noué croisé en artisanat
E industrie à un fil, point de chaînette, très souvent cousue à l'envers en point de chaînette, avec son seul fil visible de l'extérieur qui fait croire à une couture à deux fils point de navette.






goodyear " :
A deux fils point de navette, je n'ai jamais vu de trépointe cousue en goodyear à un fil point de chaînette.
Les manuels anciens nous indiquent que les cousus retournés, étaient ( sont toujours cousus ) à la machine à coudre les trépointe, au POINT DE CHAINETTE comme la trépointe des norvégiens modernes.

                                                    


                                                   

" Flex goodyear "
A deux fils point de navette.
http://tictac-cordonnier.blogspot.fr/2012/03/nouveau-procede-de-montage-le-flex.html

" Chapelet, ou cousu mixte :
Clouée semencée en artisanat, agrafée en industrie.

" Goodblake, blakerapid " :
( blake à deux fils point de navette, à un fil point de chaînette )

" Soudée " :
Factice de décoration, sans tenue de la semelle d'usure. En cuir, caoutchouc, salpa.






" Cousue-Soudée :
Factice de décoration, sans tenue de la semelle d'usure, cousue en même temps que cette dernière.

" Moulée " :
Avec la semelle d'usure, factice et de décoration, ce qui ne devrait jamais exister.




Sa seule utilité en dehors de ses qualités et de ses particularités, esthétique avec son débordant, d' imperméabilité, de confort, de tenue, de solidité et longévité, renforcée encore par certains procédés de montage " Norvégien, etc..." est la tenue de la semelle d'usure par la couture, dans tous ses procédés de montage, Norvégien, Goodyear, Chapelet, Goodblake, sauf bien entendu dans ses détournements, collée, collée / soudée, moulée.
Elle est choisie et découpée dans du collet non battu, les bandes sont tirées transversalement de chaque côté de l'échine.
Dans le temps les cuirs à trépointe étaient choisis et tannés différemment, trépointes pour goodyear, je ne sais si il en est toujours ainsi,les meilleures qualités de trépointes étaient obtenues avec des peaux rondes de 22 à 27 kg chacune et tannées et traitées différemment à cet effet.
Le tannage est effectué lentement. Par contre tous les tannages employés pour les cuirs à dessus conviennent pour celles des trépointes. Il est préférable d'employer des liqueurs faibles que celles concentrées, elles donnent des trépointes plus souples et plus serrées. Pour la nourriture, toutes peuvent être employées, mais les meilleures sont l'huile de pied de boeuf et le savon. Ensuite est passés sur la fleur, une fine et légère couche d'huile de morue additionnée de 25 pour cent d'huile de paraffine.
Les cuirs bruts de tannage souples font des bons cuirs à trépointe lorsqu'ils sont finis de cette façon. Le tannage à l'écorce de chêne est préférable à tous les autres procédés de tannage.
Elle peut être cousue à la machine avec les dénominations plus avant, cousue à la main, soies et ligneul à points lacés, avec des appellations différentes, Passage en trépointe, passage en norvégien, etc...Personnellement je n'ai jamais vu de machine goodyear dans l'artisanat. De toutes manières elle doit être cousue mouillée.
Elle peut être cousue et positionnée différemment dans sa fantaisie et sa prouesse technique, le " sans lisse rond " j'en parle ici :
http://tictac-cordonnier.blogspot.com/2010/01/le-sans-lisse-rond.html

Elle doit être cousue tirée et tendue dans les parties concaves " cambrure " appliquée dans les parties convexes " bout " pour qu'au redressage elle n'ondule pas.
Dans tous ces de figures et en en tenant compte, elle doit être serrée au maximum pour la solidité et l'étanchéité.
Certaines fabrications que ce soit en PAC en Artisanat laissent voir les fils du Goodyear ou du passage en trépointe, j'en parle ici.
http://tictac-cordonnier.blogspot.com/2009/12/petits-conseils-et-verifications-avant.html

Elle peut présenter des fantaisies : En Y :
Avec cette branche qui remonte le long de la tige faisant penser à un procédé de montage norvégien.
A bourrelet :
Avec son jonc recouvert de peausserie cousue avec la couture de tenue.
Recouverte :
Avec sa peausserie en couverture cousue avec la couture de tenue, etc...

Elle est redressée au machinoir à la carre de forme, ou au marteau sur la bigorne comme lorsque l'on veut soudée une semelle d'usure à la trépointe parfaitement. Cette action dangereuse, doit être faite toujours avec amour attention et gentillesse par un artisan très compétant, un coup de marteau je l'ai souvent dit, trop ou mal appliqué et c'est la catastrophe.
Il vaut mieux avoir recours à la première solution plus douce et sans danger.
la première de montage avec son mur est préparée à la couture avec ses avants trous faits " à vide " à l'alène courbe à première.
L'éthique de la mesure et du neuf, veut que la trépointe soit cousue en passage en trépointe, en norvégien, en chapelet, mais pas en blake, en soudé, en collée - soudé. Seuls les fabricants et leurs productions modernes, ont dérivés vers ces " nouveautés ".
Seul le procédé de montage en goodblake, ( couture de la trépointe en blake ) peut se concevoir et s'apparenter avec un procédé de montage traditionnel ( à mon humble avis )Possibilité de ressemelages multiples et celui qui requière l'utilité première de la trépointe, la tenue par le couture petit point " main ou machine "
Les deux autres variantes sont à mon avis une hérésie dans la fabrications des chaussures, ( aucune tenue de la semelle d'usure ) je ne veux pas évoquer le moulage.
Elle est amincie sur 4 mm à peu près côté tige, sur sa fleur côté dessus, rainurée sur son dessous côté chair pour l'encastrement de la couture, faite en quelques secondes à la machine, et de dizaines de minutes ou d' heure à la main, selon la dextérité et l'habitude de l'artisan.
Ces sujets assez hardus et techniques peuvent rebuter les amateurs à l'exception des amoureux de la technique pure et dure, pourtant les professionnesl devraient savoir naviguer et tout reconnaître avant le démontage fatidique, dans cet écheveau.
Il est en effet très important pour ces derniers de reconnaitre les différents procédés de montage, pour un devis, une facturation, un paiement à l'avance de plus en plus utilisé par les artisans dans beaucoup de secteurs maintenant. J'en parle ici :
http://tictac-cordonnier.blogspot.com/2010/10/le-paiement-davance-arrhe

Pour terminer son entretien, il est souvent évoqué, sa préparation au tannage, son tannage sont faits pour la longévité, je pense que l'on confond  avec celui des coutures, qui la tiennent, goodyear, norvégien, passage en trépointe, etc... et celle qui  " s'amarre ' dessus, le petit points, elles sont sensibles au vieillissement, manque d'entretien, usure de la marche sans protection, port épisodique, mauvais entretien, graisse, etc...
Je vois des couture des petits points très rapidement décousus par l'usure, qui craquent aux vieillissement, etc... les différentes coutures de tenues de la trépointes qui se décousent, craquent à la couture du petit point, mais des trépointes altérées...c'est rarissime.
Elle peut s'affaisser ( norvégien ) être martyrisée par des cordonniers par un verrage trop important sans précaution, au fil des différentes réparations :
http://tictac-cordonnier.blogspot.com/2010/05/petit-point-couture-lalene-crochet.html
Très amicalement,
Tictac