vendredi 25 février 2011

Autre procédé de montage " le chevillé bois "



Au milieu, un soulier monté en chevillé bois, on se rend compte que ce procédé de montage peut être fait quelque soit la taille des chaussures. Tous les trois sont montés en baraquette.
http://tictac-cordonnier.blogspot.com/2010/12/la-double-dite-double-anglaise-dans-le.html




Les deux photos nous font voir un montage chevillé bois en baraquette avec double dite Anglaise, en " neuf " donc monté sur forme entièrement à la main.



De ces bottes de fabrication artisanale, avec plusieurs particularités. Bien sur l'objet de ce sujet, en chevillé bois.


Des coutures hautes du fourreau en jonction de la tige et de la doublure en cousu retourné




Les semelles d'usure chevillées bois jusqu'en cambrure en queue de talon.


Tout y est vraiment en  chevillé bois, le taquet de retenu des éperons.



Le jointage bord à bord sur tranche de la tige et de la doublure sous la baguette.


Des baguettes aux coutures rares en cousu retourné.

Bonjour,

Cela pourrait commencer comme les sujets :
Autre procédé de montage, le chapelet, ou
Autre procédé de montage, le sandalette "
En dehors du montage goodyear le plus prisé par les amateurs de chaussure, parmi les autres moins nobles, le chevillé bois, beaucoup plus simple et facile à fabriqué, nécessitant moins de compétences et
( d'ingrédients ) on le rencontre par contre encore plus rarement.
Certains fabricants le produisent encore, à mon avis plus en décoration sans utilité véritable autre qu'esthétique en cambrure, que de tenue puisqu'une autre fixation le petit point est opérationnel, ils rappellent ainsi aux amateurs un montage  ( ancien ), avec cette part de rêve de grande qualité pour leurs fabrications modernes.




Si c'est un procédé de montage, c'est aussi un mode de fixation, du premier et deuxième couche point, de la double, de la semelle d'usure, des sous bouts, etc...
Ce montage ancien se rencontrait sur les gros souliers, brodequins, chaussures militaires, il permet sans outillage compliqué et important, en campagne des réparations faciles à réaliser.
cela n'empêchait pas la pose de clous énormes de formes trapézoidale sur plusieurs rangées de dessins particuliers ( Les caboches ) Un sujet va paraître :
" Avant les protecteurs, Les caboches "
http://tictac-cordonnier.blogspot.fr/2013/07/les-caboches-avant-les-protecteurs-les.html

Il s'apparente au montage chapelet, avec ces chevilles au lieu de pointes ou d'agrafes, une trépointe peut être présente, mais une double au débordant plus ou moins important, peut être choisie.
Très souvent comme dans les bottes camargaises, au procédé de montage en Chapelet :
une double est présente en caoutchouc, la semelle d'usure est soudée, très rarement cousue en petit point, le chevillé bois n'est pratiqué qu'en cambrure.
il n'est pas possible pour moi d'envisager  un montage ou mode de fixation, sur du caoutchouc, matériaux mou que ne retiendrait pas les chevilles.

Les chevilles sont en bois de différentes essences, hêtre, charme, bouleau, et je n'ai connu personnellement que ce dernier en fabrication. Elles ont une longueur de 14 mm à peu près, et une section carrée de 4mm.





Elles se posent à l'aide d'une broche de section ronde et d'un diamètre légèrement inférieur de manière à faire rétention, les encoller avant de les enfoncer au marteau est la meilleure solution, mais elles peuvent en cas d'obligation être posées sans.



Sur cette planchette ou figurent toutes les alênes du cordonnier et du bottier, en bas à droite on peut y voir les broches qui servent à la pose des chevilles de bois pour le montage.
Le bottier à l'habitude de ce travail et à l'enfoncement de la broche veillera à ce que les chevilles ne dépassent pas à l'intérieur dans la première de montage.
Les couper au tranchet aux endroits accessibles, les araser après, à l'aide de râpes oblongues, courbes, rondes montées sur un manche, est toujours possible, mais souvent très difficile à réaliser, faire bien attention avant me parait préférable et plus facile. Elles sont arasées au tranchet, et la finition se fait à la râpe et au verre.
Une première peau de propreté entière est toujours envisageable, mais pour l'utilisateur et le bottier, la première de montage visible est de beaucoup préférable, pour l'esthétique et la certitude d'une première de montage en cuir. Certains grands fabricants ne s'encombrent pas de cette possibilité et proposent des première peaux de propretés presque toujours entières " Lobb " par exemple.
Ce procédé de montage simple a une tenue parfaite, les intempéries ( pluie ) améliorent son efficacité ( Gonflement des chevilles )
Démonter des semelles d'usure, avec cette fixation, n'est pas des plus facile, il faut démonter à la pinces et bien souvent couper en même temps au tranchet, les chevilles de bois qui ( pètent ) à la section.
Rares certainement maintenant sont les cordonniers qui réparent ce genres de chaussures ou les bottiers qui fabriquent avec ce montage, elles ne sont plus utilisées que pour la tenue des couches points.
Pourtant ces chevilles sont toujours présentes à l'atelier, utiles pour beaucoup de menus travaux, rebouchages, talons aiguilles avant la nouvelle mode.
Les chevilles pour les talons aiguilles modernes maintenant sont en métal, creuses au milieu, de différents diamètre en fonction de celui des chevilles mécanindus et de la tige des bonbouts à tige. j'en parle ici :

Mais principalement pour les trous importants que laissent les vis des protecteurs encastrés dans le cuir, au démontage aux bouts comme aux talons. Indépendamment du trou laissé par le diamètre relativement important par la vis, la rouille en est souvent la cause principale.
http://tictac-cordonnier.blogspot.com/2009/08/protecteurs-encastres-avantages.html

Le chevillage peut être d'une, mais souvent d'au moins deux rangées, avec des formes et des dessins qu'affectionnaient particulièrement les bottiers anciens en signature.
Actuellement certains cordonniers avec leur manières de clouer le font encore avec les pointes, d'autres utilisent des poinçons à leur marque pour différents travaux. je l'ai toujours fait, cela évite souvent des ennuis, des soucis avec les clients, sur le types de réparations qu'ils disent avoir fait effectuer, sur un soulier ou la réparation n'aurait pas tenue, alors que c'était l'autre pied qui avait fait l'objet de nos soins. Il m'arrive de mettre notre sigle, d'écrire la date sous la réparation au stylo, elle est toujours visible au démontage, c'est parfois un bon conseil, à donner aux plus jeunes, devant des clients de mauvaise foi, cela existe ( de plus en plus ).

Très amicalement,
Tictac

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