dimanche 16 septembre 2012

Appellation des procédés de montage.

Bonjour,

 Toutes les bases de la cordonnerie moderne nous ont été données par nos anciens avec leurs procédés de montage traditionnels, passage en trépointe, passage en norvégien, cousu dehors en dedans, etc...
Les connaissances, les savoirs et leurs transmissions se sont amenuisés,  nous sommes dans une lacune profonde, sans pour moi espérer une éclaircie dans l'autre direction.
En effet les examens de cordonnier obligeaient sans parler de la mesure, à avoir la pratique du neuf, fabriquer des chaussures montées sur forme, entièrement à la main.
Maintenant les formations sont divisées, cordonnier réparateur, qui ne sait plus faire que les réparations, et bottiers, ce ne sont pas pour moi des avancées, mais des reculs, toujours ce nivellement par le bas.
Nous en sommes maintenant à l'auto apprentissage, l'auto appréciation!
L'artisanat moderne est à l'image de notre monde, déliquescent.

Je n' ai jamais vu d' innovations importantes, d' inventions, depuis ma formation,.dernièrement une nouvelle mode au bénéfice des femmes, les talons interchangeables qui permettent de passer de talons bas aux talons moyens, puis hauts. Ce n'est pas que ce soit impossible, puisque l'actualité nous démontre le contraire, mais cela n'ira pas sans gros problèmes, confort de marche, usures, stabilité, etc... Certains verbes comme pouvoir, vouloir, mènent parfois à tous les excès.
http://tictac-cordonnier.blogspot.fr/2012/07/talons-interchangeables.html

La grande nouveauté pour moi est le Flex Goodyear, ce n'est pourtant pas une invention mais une " simple "extrapolation du goodyear, il fallait quant même y penser !
http://tictac-cordonnier.blogspot.fr/2012/03/nouveau-procede-de-montage-le-flex.html

On donne au procédé de montage son nom, sa légitimité par rapport à la priorité de la tenue de sa semelle d'usure, par la tenue de son intermédiaire, Trépointe, chapelet, etc..cloué, chevillé, cousus, en norvégien, goodyear, blak, par son mode de fixation sur la première de montage, soudé (collé), cloué, chevillé.

Colle : Soudé.

Clou : cloué.
http://tictac-cordonnier.blogspot.fr/2011/08/autre-procede-de-montage.html

Couture en retournée : Cousu retourné.
http://tictac-cordonnier.blogspot.fr/2012/04/le-cousu-retourne-selon-repetto.html

Cousu en retournée, avec PP et rempli : California.

Couture blake : Dehors en dedans, mocassin.
http://tictac-cordonnier.blogspot.fr/2009/08/couture-blacke-la-main-parent-pauvre-ou.html 

Trépointe cousue en goodyear : Goodyear.

Trépointe cousue en goodyear, sans première de montage cuir : Flex goodyear.
http://tictac-cordonnier.blogspot.fr/2012/03/nouveau-procede-de-montage-le-flex.html

Trépointe cousue en norvégien : Norvégien.
http://tictac-cordonnier.blogspot.fr/2009/09/norvegien-ou-sandalette.html

Trépointe cousue en black : Blackrapid, Godblak. ( Si sa couture est noble, sa dérive par nos fabricants ne l'est pas )
http://tictac-cordonnier.blogspot.fr/2009/08/bien-que-certainement-tout-le-monde.html

Trépointe agaffée ou semencée : Chapelet ou cousu mixte,
http://tictac-cordonnier.blogspot.fr/2009/10/autre-montage-le-chapelet-ou-cousu.html

Montage chevillé bois : Chevillé bois.
http://tictac-cordonnier.blogspot.fr/2011/02/autre-procede-de-montage-le-cheville.html

Tige retournée vers l'extérieur cousue : Sandalette.
http://tictac-cordonnier.blogspot.fr/2009/10/autre-montage-le-sandalette.html

Variante ou la trépointe fait le tour de la chaussure : Cousu baraquette.
http://tictac-cordonnier.blogspot.fr/2010/04/le-cousu-baraquette.html

Ce cousu ancien inconnu de jours prouesse technique, mélange de la couture à un fil point devant, en couture invisible, jumelées avec la couture à mi-chair.
http://tictac-cordonnier.blogspot.fr/2010/01/les-differentes-coutures-main-machine.html

http://tictac-cordonnier.blogspot.fr/2011/09/couture-invisible-au-bout-au-contrefort.html

Sans parler des injectés, vulcanisés, moulés, etc...mais pour lesquels le principe de la priorité du nom reste le même,

Dans l'exemple du sujet Norvégien ou Sandalette, un artisan en délire, ajoute une couture blak, un chevillage bois, un trottoir ou escalier, avec deux coutures petits points, pourquoi pas tout est possible
( Rien ne sera inventé ni créé pour autant toutes les bases des montages et les fantaisie sont connues et réalisées depuis longtemps) la base et le nom sera toujours, procédé de montage Sandalette.

Si vous enlevez la couture " norvégienne " l"ensemble ne s'en portera pas plus mal et la semelle d'usure tiendra aussi bien, ce n'est pas elle ni son intermédiaire qui à priorité pour sa tenue, donc de son appellation.
Si dans un goodyear, blackrapid, chapelet, dehors en dedans, california, cousu retourné, injecté, soudé, etc... vous ajoutez une couture "norvégienne " au  dessus de la trépointe ou de la jonction, cela par la magie du saint esprit ou de celui des fabricants et des artisans, ne deviendra pas un procédé de montage Norvégien.
Avec ou sans trépointe, cela n'existe pas, n'en déplaise aux connaissances artisanales très récentes, il portera toujours le nom du montage qui à la priorité pour la tenue de la semelle d'usure. .
Si vous ajoutez à un goodyear, une couture norvégienne, de la colle comme c'est toujours le cas maintenant en préparation de tous procédés, des cheville bois, des semences, une couture blak, vous aurez toujours un procédé de montage Goodyear.

Si quelques rares artisans bottiers modernes font de véritables merveilles dans leurs productions, des prouesses techniques, leurs fantaisies, leurs délires, ils n'ont rien inventé.
Très amicalement.

dimanche 2 septembre 2012

Chaussures bateau. Comment passer les lacets cuir.

Bonjour,

Ce matin à l'atelier des chaussure bateau pour changer les lacets en cuir.
Les oeillets sont posés aux garants de deux manières, ils prennent en sandwich la tige, la doublure, sont sertis sur cette dernière, visibles côté tige et doublure sans contre rivure souliers fins, avec, chaussures de sport, montagne, etc...
Ou sont posés en dessous uniquement sur la doublure, sertis sur cette dernière, invisibles côté tige.
Ils génèrent torsions, frottement et usure, quelque soit la texture du lacet, pourtant si ils fragilisent le lacets, ils garantissent et solidifient les trous de passage des lanières.
http://tictac-cordonnier.blogspot.fr/2012/06/pose-des-oeillets-de-couleurs.html

Certains fabricants n'en posent pas, pour des productions ( bas de gamme ) des endroits creux non écartés lors du choix des peausseries, avec leurs problèmes.
http://tictac-cordonnier.blogspot.fr/2011/07/dans-la-serie-pieces-aujourdhui-au.html

Dans la présentation la plus courante, le lacet passe par les oeillets posés selon leurs emplacement sur la bordure, tous les, 2,5, 4,5, 7,5 cm environ alternativement dessus, dessous  de la bordure en finition " bord galon " tout autour du soulier. Il sert au laçage des garants en même temps.
L'autre version plus rare, avec deux lacets, le premier passé comme dans la description précédente mais arrêté aux oreilles. Un autre pour le laçage traditionnel des garants qui dans un cas comme dans l'autre, présentent peu de trous, deux, trois de chaque côté au maximum.
Deux trois trous correspondent pour des chaussures traditionnelles à des lacets de 40 / 60 cm.




Une troisième variante que je n'avais jamais vu jusqu'à maintenant, le lacet  passe entre la tige et la doublure invisible, alors que dans toutes les fabrications, il est intérieur visible.





Ces lacets en cuir font 1,2m de longueur, selon les fabrications, jusqu'à 1,4m de coloris, noir, blanc, naturel, beige, marron foncé, marron moyen, rose, rouge, bleu marine, vert.
Les coloris apparaissent, malheureusement disparaissent comme beaucoup d'accessoires des catalogues des crépins.
leur section est plutôt rectangulaire que carrée, de 3 / 3,5 mm largeur côté fleur.
La longueur nécessaire pour la tour de la chaussure est de 36 / 38 cm pour des souliers normaux, il reste donc une bonne longueur pour le laçage, même trop!




Une gamme de coloris plus étendue existe dans les lacets fins dit cuir indien, mais inadaptés pour ce genre de demande.
D'un mètre de longueur normalement, il sont vendus à l'unité, au mètre, au rouleau, de 2 / 3 mm de section.
Ils servent quelquefois aux souliers de femme pour leur tenue, mais sont utilisés pour les bijoux, tour de cou, bracelet, fermetures coulissantes, laçage, tressage de finition en bordure ou de tenued'autres menus travaux, d'ailleurs les fabricants ont prévu des petits mousquetons sertis aux extrémités, à la place du noeud traditionnel, moins esthétique.

                                                  


Il existe deux principales manières d'exécuter le travail, on pourrait en trouver d'autres avec de la bonne volonté, mais comme toujours, pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué.
La première consiste, à se servir du vieux lacet, l'amincir, faire de même pour le neuf, encoller les bouts, temps de séchage, collage, martelage.
Pour plus de sécurité, on peut faire une couture, à la machine ou à la main à l'endroit de jonction avec un fil très fin de machine à coudre, les sur épaisseurs étant préjudiciables. Les manières de faire les noeuds marins ne manquent pas.






Entre le temps de séchage et le travail proprement dit ou on tire le lacet, il est préférable d'attendre assez longtemps, le temps de cristallisation pour beaucoup de colle étant de 24 heures, et la surface de tenue étant minime. l'idéal est de préparer le travail une journée à l'avance.
On peut également ne changer que la partie laçage des garants lorsque l'arrière es en bon état, c'est un travail d'amateur, le professionnel changera l'ensemble.
Ensuite avec précautions, on tire le lacet en faisant bien attention que la face côté fleur soit apparente, en le tournant en même temps si nécessaire car après coup cela devient très difficile.
La seconde manière est souvent la continuité de la première, lorsque pour quelques raisons différentes, souvent la fragilité du vieux lacet qui casse, la jonction qui se décolle, etc...
On l'utilise alors l'aiguille passe lacet,
http://tictac-cordonnier.blogspot.fr/2012/07/le-passe-lacet.html
Je procède toujours ainsi, n'utilisant jamais le passe lacet en premier, la première méthode étant de beaucoup préférable, plus facile.
Il nous arrive d'être obligé de découdre le bord galon, plus souvent sur l'arrière de la chaussure, au contrefort que sur les côtés.
Avec l'habitude, nos trucs, l'aiguille passe lacet, ce n'est jamais simple. Les clients qui achètent les lacets pour faire le travail eux même pensant faire des économies qui ne reviennent pas pour que nous terminions le travail, sont rares. 
L'aiguille passe lacet comme tous les accessoires que nous utilisons, sont à la vente à leur disposition.





Les oeillets quelque soit leurs emplacements, la matière des lacets, sont des endroits de torsion de frottement, donc d'usure.



On pare le vieux lacet à un endroit en bon état.



Même motif, même punition pour le neuf.



Les deux extrémités sont parées.



Elles sont encollées, l'une,




 et l'autre.


Présentées, collées et martelées.


On voit la jonction des deux lacets.



Sur chaque chaussure.


Et on commence à tirer.




Lorsque cette manière trouve ses limites, on passe à la seconde.






Le passe lacet.



On prépare l'extrémité, au tranchet, on l'arrondi au banc de finissage.



On la visse dans le pas de vis réservé à cet usage. Comme pour la machine à coudre pour plus de sécurité, on peut mettre un point de colle qui va consolidé, la fixation, il sera facile de l'enlever par la suite.




On commence à passer l'aiguille, à la main, à la pince, et " martyriser " la chaussure. Lorsque çà ne veut pas passer, on passe à découdre la partie qui pose problème.














Le travail terminé,


ne reste plus que la livraison, la satisfaction du client nous l'espérons, notre principal soucis.

Très amicalement.
Tictac





Une autre paire de chaussure, avec les mêmes phase de travail.